Saisine du JEP concernant une pub Sprox, 1 octobre 2008 + réponse, 14 octobre 2008

28 juin 2012   //

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La pub concernée

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Notre courrier

[La marque Sprox étant établie en Belgique, la saisine a été adressée à un organisme belge, le Jury d’éthique publicitaire (JEP)]

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Le 1er octobre 2008

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JEP avenue Louise 120 bte
B – 1050 Bruxelles/Belgique

 

objet : plainte contre Sprox

 

Madame, monsieur,

Notre association de création récente, le GES (Groupe d’études sur les sexismes) souhaite introduire auprès de votre organisme une plainte relative à une publicité de la marque de chaussures Sprox visible actuellement sur la page d’accueil de son site : http://www.sprox.com .

Son contenu

Près d’un feu de cheminée, un homme, torse nu et les bras écartés, dont on ne voit pas le visage, est allongé dos contre le sol. Au-dessus de lui, une femme est debout, vêtue d’une jupe courte et de chaussures de la marque, épaisses avec des talons larges. L’une de ses jambes repose au sol, et l’autre, à demi fléchie, sur le corps de l’homme, au niveau du ventre. Le texte annonce la nouvelle collection, l’image étant surmontée du slogan habituel de la marque : « Superior Shoes for the Superior Sex ».

Motifs de la plainte

– mise en scène d’une violence sans rapport avec le produit. La scène évoque plutôt la fin d’un combat physique violent, malgré l’aspect esthétique lisse. Compte tenu du contexte et du slogan ci-dessus, c’est un véritable encouragement à la violence physique des femmes contre les hommes.

– mise en scène de la domination d’une personne sur une autre : la femme est dans une posture de domination, l’homme subit cette domination, sans réagir. La non-visibilité de son visage renforce l’atteinte à la dignité de la personne humaine : les hommes ne sont pas des humains à part entière.

– sexisme revendiqué haut et fort : comme l’indique d’entrée et sans équivoque le slogan, cette domination est celle d’un sexe sur un autre, mais qui plus est une domination légitime et revendiquée au nom d’une prétendue supériorité.

Nous avons déposé notre plainte exclusivement auprès du JEP.

Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, madame, monsieur, nos meilleures salutations.

 

La réponse du JEP

Bruxelles, le 14 octobre 2008

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Monsieur le Président,

Concerne : Plainte concernant la publicité pour les chaussures Sprox

Nous nous référons à votre lettre du 7 octobre dernier.

Comme annoncé, le Jury a examiné la publicité en question.

Le Jury a constaté que cette publicité montre une femme en mini-jupe avec des chaussures de la marque. Un homme à torse nu se trouve par terre devant le feu ouvert. La femme met son pied (avec une chaussure de la marque) sur le ventre de l’homme. Les visages de l’homme et de la femme ne sont pas visibles. Slogan au dessous de cette image : Sprox. Superior shoes for the superior sex.

Le Jury a estimé que cette publicité est similaire à d’autres publicités (piscine) qu’elle a déjà examinées. En ce qui concerne la publicité en question (feu ouvert), le Jury a également estimé qu’elle contient un clin d’oeil évident et qu’elle n’est pas de nature à être comprise au premier degré par le consommateur moyen. Il est d’avis que cette publicité n’est pas de nature à être perçue comme étant dénigrante ou discriminatoire à l’égard des hommes.

A défaut d’infractions aux dispositions légales ou autodisciplinaires, le Jury a estimé n’avoir pas de remarques à formuler.

L’avis du Jury ne concerne que la publicité et non les produits et/ou services offerts. Il ne peut constituer en aucun cas une garantie de sa part, l’appréciation des Tribunaux restant souveraine en cas de litige.

Après expiration du délai d’appel, un résumé de ce dossier vous sera communiqué. Concernant les conditions pour interjeter appel, nous vous renvoyons au règlement du JEP disponible sur www.jep.be, rubrique « règlement ».

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de nos sentiments distingués.

Karin Laes, secrétaire du Jury

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Notre commentaire

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Nul ne peut décider, premièrement qu’il y a un deuxième degré, deuxièmement que ce deuxième degré apparaît comme tel aux yeux du public. Sauf à justifier n’importe quoi, n’importe comment.

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