Plate-forme 2009

12 septembre 2012   //

PLATE-FORME du GES (septembre 2009)

26 PROPOSITIONS CONTRE LES SEXISMES

Préambule

Au vingtième siècle, l’action du mouvement des femmes, conjuguée à celle de nombreux hommes, a permis de remédier à la plupart des inégalités de droits dont étaient victimes les femmes dans les pays développés.
Mais la puissante mobilisation engendrée par cette cause a occulté l’existence d’injustices au détriment des hommes. Bien plus, certaines mesures prises en faveur du genre féminin ont créé de nouvelles inégalités à l’encontre du genre masculin.
Notre préoccupation est d’achever l’œuvre commencée : la compléter dans le domaine féminin, et l’initier dans le domaine masculin.

Notre principe de référence est l’égalité des personnes, hommes et femmes, en dignité et en droits Ce principe se décline de deux manières :

– en règle générale, les dispositions légales et leurs applications ne doivent pas être genrées.

– dans un certain nombre de cas (comme celui de la filiation, du fait de l’asymétrie biologique de la reproduction humaine) des dispositions spécifiques peuvent ou doivent être prises, mais dans le respect symétrique des deux genres.

 

I. Vie publique

A. Les instances et programmes gouvernementaux doivent se préoccuper des deux genres.

1. Transformation des instances gouvernementales françaises dédiées exclusivement aux droits des femmes ou à la condition féminine (selon les gouvernements : commissions, services, secrétariats d’état, etc.) en instances dédiées aux droits et à la condition des genres, féminin et masculin associés.

2. Engagement de ces instances de manière égalitaire au service des deux genres, à savoir que :
– les enquêtes de société sont consacrées aux deux genres (à la différence par exemple d’études récentes, soucieuses de l’image des seules femmes dans les medias).
– les programmes d’études et de prévention des violences prennent en compte les victimes des deux genres (à la différence des programmes actuels, exclusivement consacrés aux violences subies par les femmes).
– sont consultées des personnalités et associations représentant respectivement les points de vue des deux genres.

3. Au niveau des institutions internationales (Conseil de l’Europe, Union européenne, ONU) positionnement du gouvernement français en faveur de cette même réforme des instances et programmes.

B. Les textes officiels ne doivent pas privilégier un genre.

4. Dans l’article 1 de la Constitution, qui énonce que la République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens « sans distinction d’origine, de race ou de religion », remplacement de cette formule par « sans distinction de sexe, d’origine, de race ou de religion ».

5. Dans les textes officiels, transformation de toutes les expressions connotant abusivement une spécificité sexuée dans un domaine donné (« école maternelle » > « école enfantine », « assistant maternel » > « assistant de la petite enfance », « langue maternelle » > « langue parentale », « droits de l’homme » > « droits humains », féminisation ou masculinisation des noms de métier, etc.)

6. Dans les documents administratifs, suppression de l’usage du terme « mademoiselle » remplacé par « madame ».

C. Favoriser la libre implication des hommes et des femmes dans la vie sociale.

Les choix d’engagement professionnel et politique des personnes ne doivent pas être contraints par des stéréotypes, qu’ils soient anciens ou récents. De même la recherche d’équilibres nouveaux doit s’effectuer dans le respect des principes républicains, ce qui exclut toute mesure coercitive.

7. Abrogation des lois instaurant une discrimination genrée (loi sur la parité de 2002 ; lois réservant aux mères le bénéfice d’avantages en matière de retraite ; lois à venir instaurant des quotas sexués dans les conseils d’administration des entreprise, et autres instances sociales).

8. Campagnes de valorisation de la présence masculine et de recrutement de personnel masculin dans les secteurs professionnels suivants : enfance, éducation, santé, justice. Dans ces secteurs en effet, la qualité du service rendu aux usagers dépend pour beaucoup de la mixité du corps professionnel.

9. Facilitation de l’implication économique/politique :

a. développement des crèches et des divers modes de garde

b. renforcement de la loi en matière de non-cumul des mandats politiques (non-cumul d’un mandat parlementaire et d’un mandat exécutif).

D. Hommes et femmes doivent être également protégés par la loi

10. Complémentation du réseau des services d’accueil et de soutien pour personnes en difficulté, par la mise en place de services spécialisés dans l’accueil des hommes en situation de crise, entre autres victimes de violences conjugales.

11. Formation des personnels policiers et judiciaires à une représentation non-stéréotypée du masculin, et à la problématique des hommes victimes de violences interpersonnelles (comme c’est déjà le cas pour la représentation du féminin).12. Redéfinition de l’action de la Police et de la Justice pour une véritable prévention et sanction des délits suivants (qui actuellement bénéficient peu ou prou de l’impunité) :

a. les non-représentations d’enfants

b. les fausses accusations (ce qui implique, dans l’Education Nationale, la remise en cause de la circulaire Ségolène Royal du 26 août 1997, qui favorise ce genre de délit)

c. les paternités imposées.

13. Redéfinition juridique du viol, dans le sens d’un élargissement à toutes les violences sexuelles graves, y compris sans pénétration.

E. L’Education nationale doit prendre en compte les deux genres en relation.

14. Prise en compte, de manière distincte, des spécificités et difficultés d’apprentissage propres aux filles et aux garçons. En particulier, compte tenu des évolutions constatées depuis un certain nombre d’années, mise en place d’une mission de recherche concernant les causes de la sous-performance scolaire des garçons et les solutions possibles.

15. Elargissement des programmes d’éducation sexuelle aux questions relatives aux vécus physiques, affectifs et relationnels de chaque genre, dans l’optique de l’apprentissage du respect mutuel.

16. Complémentation des programmes scolaires abordant le sexisme par l’étude du sexisme anti-hommes (ou misandrie).

17. Dans le domaine de l’orientation, complémentation des actions par la mise en place en direction des garçons d’actions de valorisation des filières dites « traditionnellement féminines » ou peu choisies par eux (comme il en existe symétriquement en direction des filles, par exemple le « Prix de la vocation scientifique et technique »)

 

II. Filiation et vie parentale

A. Rendre aux pères leur place dans la filiation

18. Droit d’utiliser le test de paternité, sans procédure judiciaire préalable, a minima pour tous les pères présumés qui le souhaitent.

19. Cas de l’accouchement sous x :

a. Obligation pour la mère de déclarer l’identité du père présumé.

b. Après information du père présumé et vérification par le test, possibilité donnée à celui-ci de reconnaître l’enfant et d’exercer sa paternité (ce qui stoppe la procédure d’adoption) / ou d’y renoncer, son identité étant archivée.

c. Pour l’enfant adopté, possibilité de connaître les identités de ses parents biologiques dès qu’il en fait la demande.

20. Mise en place d’une mission de réflexion concernant la place à accorder au géniteur dans la prise de décision de la procédure d’IVG.

B. Les hommes peuvent refuser les paternités imposées

21. En cas de résultat négatif au test de paternité (pas de lien biologique), possibilité pour le père présumé de renoncer à toute responsabilité vis-à-vis de l’enfant, tant que celui-ci n’a pas dépassé l’âge d’un an.

22. Cas où une grossesse est menée à terme contre la volonté du géniteur, celui-ci en étant informé suffisamment tôt : pendant la grossesse, possibilité pour le géniteur de renoncer à toute responsabilité concernant l’enfant à naître, et à être protégé contre toute recherche en paternité, dans le délai légal permettant à la génitrice de pratiquer une IVG.

23. Cas où une grossesse est menée à terme à l’insu du géniteur : après la naissance, possibilité offerte au géniteur d’être protégé contre toute recherche en paternité.

C. L’enfant a droit à ses deux parents. Pères et mères sont égaux en droits.

24. Abrogation de la loi sur la réforme du nom de famille du 4 mars 2002. Attribution automatique à l’enfant du nom du père (le nom du père est un lien pèreenfant destiné à équilibrer, autant que faire se peut, le lien mère-enfant qui est immédiat et charnel).

25. Congés parentaux

a. Dans le monde professionnel, égalité des droits pères/mères aux congés pour motifs liés à l’enfant.

b. L’actuel congé de paternité de deux semaines est porté à au moins quatre semaines.

c. Création d’un nouveau congé parental d’éducation d’au moins dix mois, rémunéré à 80% du salaire, à prendre dans les trois premières années de l’enfant, dont la condition d’obtention, y compris partielle, est qu’il soit partagé à égalité par les deux parents.

d. Octroi des avantages en matière de retraite aux pères et aux mères au prorata du temps consacré aux divers congés parentaux.

26. Séparations / Divorces

a. En cas de séparation / divorce, application par défaut (ou prioritaire) de la résidence alternée des enfants.

b. Transformation de la résidence alternée en résidence principale attribuée au conjoint victime, dans les cas où l’autre conjoint tente de lui soustraire les enfants par l’un des actes suivants : déménagement à longue distance non-justifié, fausse accusation de violence physique ou sexuelle sur les enfants, non-représentation des enfants, enlèvement des enfants.

c. Répartition équilibrée et négociée de toutes les prestations sociales entre les ex-conjoints.