SOIREE SEXISTE SUR FRANCE 2 : SAISINE DU CSA
11 février 2014 //Le 7 février 2014
Conseil supérieur de l’audiovisuel
Objet : « C’est pas de l’amour »
et « Sortir de l’enfer de la violence conjugale »
le mercredi 5 février 2014 sur France 2
Madame, Monsieur
Nous nous permettons d’attirer votre attention sur la soirée proposée par France 2 sur le thème de la violence conjugale en général, comportant un film suivi d’un débat.
Nous avons apprécié le film qui mettait en scène une victime féminine. Nous nous attendions d’autant plus à ce qu’il soit question des victimes masculines dans le débat, mais cela n’a pas été le cas. Les deux victimes invitées étaient des femmes. Les sept intervenants se sont exprimés de la même façon, en parlant des victimes comme « les femmes » ou « les femmes victimes », et des auteurs de violence comme « le monsieur », « les maris » ou « les hommes ». Aucun d’eux n’a fait la moindre allusion à l’existence de victimes masculines. Bien que la soirée soit présentée comme traitant du thème d’un point de vue général, les deux parties l’ont traité d’une manière partielle et unilatérale, se fondant sur un parti-pris sexiste postulant que la violence conjugale serait le fait d’un seul sexe, et qu’elle serait subie exclusivement par l’autre sexe.
Nous vous avons signalé par un récent courrier le même procédé utilisé sur France 3 le 13 janvier dernier dans un documentaire sur le même sujet. Il semble donc s’agir d’une règle et non d’une exception.
Une fois de plus, nous nous permettons de vous rappeler que l’Observatoire national de la délinquance évalue, dans son Rapport 2012, le nombre d’hommes victimes de violence conjugale en 2010-11 à 137 000 (tableau 36A, p. 97 http://www.inhesj.fr/fr/ondrp/les-publications/rapports-annuels/8).
Concernant les mineurs, ce parti-pris peut avoir un effet désastreux, en leur présentant une image faussée et antagoniste de leur environnement familial : les mères correspondant au “ bon” parent, les pères au “mauvais” parent.
Il nous semble qu’il y a en l’occurrence un manquement évident aux règles d’honnêteté de l’information d’une part, à celles concernant la protection des mineurs d’autre part. Nous vous demandons donc d’intervenir auprès de France 2, ce d’autant plus que le sujet est appelé à être traité à nouveau et souvent à l’avenir.
Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos sentiments respectueux.