Courrier à Claire O’Petit, députée, le 15-5-2019

19 mai 2019   //

 

 

Question orale de Claire O’Petit

députée LREM, posée à Mme Belloubet, ministre de la Justice, le 30 avril 2019

 

Madame la garde des sceaux, ministre de la justice, vous le savez et les Français commencent à le savoir : en France, selon les chiffres du ministère de l’intérieur, une femme meurt tous les deux jours sous les coups d’un homme. En 2017, vous avez lancé le cinquième plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes, qui traduit votre engagement sans relâche dans ce domaine. La représentation nationale et les femmes vous en sont reconnaissantes.

Pour autant, les rôles peuvent s’inverser et le cas des hommes battus ou maltraités n’est pas si exceptionnel. Dans plus d’un quart des affaires de violences conjugales, l’homme est une victime. Ainsi, un homme meurt tous les treize jours sous les coups d’une femme. Ces crimes sont commis à domicile, sans préméditation, souvent à l’arme blanche. La femme devient le bourreau et l’homme, la victime. Mais les victimes sont aussi les enfants qui subissent cette maltraitance dans le cercle familial, que l’auteur soit le père ou la mère.

Alors qu’il est déjà très difficile pour une femme de franchir la porte d’un commissariat, imaginez ce que cela peut-être pour un homme, compte tenu des préjugés persistants dans notre société. Madame la ministre, comment comptez-vous briser le tabou des hommes battus et rendre visible ce phénomène ?

https://www.nosdeputes.fr/15/seance/3173#table_7400

 

Notre courrier

Le 15 mai 2019

Objet : votre question orale du 30 avril dernier

Madame,

Les membres de notre association ont vivement apprécié votre question orale portant sur les violences conjugales contre les hommes. Comme vous l’avez exprimé, il s’agit d’un sujet tabou très rarement abordé au sein de la classe politique.

En tant qu’association de lutte contre toutes les formes de discriminations fondées sur le genre, nous trouvons tout à fait anormal que l’ensemble des services de prévention ou de soutien (3919, campagnes d’information, centres d’accueil, appartements d’urgence, etc.) soient réservés aux victimes féminines exclusivement. De même, l’argument qui vous a été opposé dans certains articles de presse, consistant à comparer le nombre de victimes par sexe, est fallacieux : les dits services doivent soutenir toutes les victimes, indépendamment de leur sexe.

Nous espérons que vous aurez à cœur de relancer le débat afin d’obtenir des améliorations concrètes de la situation.

Si c’est le cas, nous sommes prêts à vous apporter un soutien sans faille.