DOCUMENTAIRE SEXISTE SUR FRANCE 3 : SAISINE DU CSA

Publié par Ges   // 18 janvier 2014   //

le 16 janvier 2014

Conseil supérieur de l’audiovisuel

Objet : documentaire
“Violences conjugales, parler pour renaître”,
de Serge Lebas et Laurent Dy,
le lundi 13 janvier 2014 sur France 3

Madame, Monsieur

Nous nous permettons d’attirer votre attention sur le documentaire précité, que les membres de notre association, très sensibles au sujet traité, ont regardé avec soin.

Malgré son intitulé à portée générale, le documentaire présente la violence conjugale comme exercée exclusivement par des hommes, et subie exclusivement par des femmes. Cet a priori est posé d’emblée, de manière implicite ou explicite, et réitéré jusqu’à la fin. Il est conforté par le choix des témoins : toutes les victimes qui s’y expriment sont des femmes, tous les auteurs sont des hommes. A aucun moment n’est évoquée ou présentée la moindre forme de violence exercée par des femmes sur des hommes. Le documentaire opère donc le déni d’un pan entier du sujet, se fondant sur un parti-pris sexiste, qui suppose que la violence conjugale serait le fait d’un seul sexe, et qu’elle serait subie exclusivement par l’autre sexe.

Nous nous permettons de vous rappeler que l’Observatoire national de la délinquance évalue, dans son Rapport 2012, le nombre d’hommes victimes de violence conjugale en 2010-11 à 137 000 (tableau 36A, p. 97 http://www.inhesj.fr/fr/ondrp/les-publications/rapports-annuels/8).

Concernant les mineurs, ce parti-pris peut avoir un effet désastreux, en leur présentant une image faussée et antagoniste de leur environnement familial : les mères correspondant au “ bon” parent, les pères au “mauvais” parent.

Il nous semble qu’il y a en l’occurrence un manquement évident aux règles d’honnêteté de l’information d’une part, à celles concernant la protection des mineurs d’autre part. Nous vous demandons donc d’intervenir auprès de France 3, ce d’autant plus que le sujet est appelé à être traité à nouveau et souvent à l’avenir.

Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos sentiments respectueux.