Rencontre avec Olivier Peraldi, conseiller au Ministère du Travail – 4 mars 2010

2 juillet 2012   //

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Le 10 janvier 2010, dans un courrier conjoint, le GES et Sos Papa

ont sollicité un rendez-vous auprès de

Xavier Darcos, ministre du Travail :

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Le 10 janvier 2010

Objet : Mission d’études sur les femmes en situation de précarité, Ministère du Travail

Monsieur Darcos, ministre du Travail

Monnsieur,

Nos associations respectives ont pris connaissance par le communiqué du 21 décembre 2009 de votre décision de confier à madame Djida Tazdaït une « Mission d’étude et de conseil relative à la question des femmes en situation de précarité, notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ».

Nous comprenons parfaitement le sens et l’utilité d’une mission concernant les personnes en situation de précarité. Nous regrettons cependant que le public concerné par cette étude soit défini en fonction de son sexe (le féminin), et que l’autre sexe (le masculin) en soit apparemment exclu.

D’autre part, il n’apparaît pas dans les informations données par votre ministère qu’une mission complémentaire soit prévue sur la question des hommes dans ce type de situation

Or, vous n’êtes pas sans ignorer que la précarité touche les hommes aussi bien que les femmes. Nos associations sont régulièrement confrontées à cette réalité : hommes victimes de violence obligés de quitter le domicile conjugal, pères élevant seuls leurs enfants, pères divorcés déstabilisés par les procédures, SDF (majoritairement masculins, souvent suite à une rupture familiale), etc.

Nous pensons donc que nos expériences respectives pourraient enrichir utilement le travail de madame Tadzaït, et souhaiterions envisager avec vos services les conditions de notre éventuelle participation à celui-ci.

Nous nous permettons donc de solliciter un rendez-vous, à votre convenance.

Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, Monsieur le ministre, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

Pour Sos Papa, le président                                        Pour le GES, le président

Alain Cazenave                                                                     René Delamaire

 

Les services du ministre ont alors proposé une rencontre

avec un conseiller le 4 mars 2010 :

 

Compte rendu de la rencontre entre Monsieur Peraldi, conseiller du ministre du Travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité et de la ville et des représentants de Sos Papa et du GES le 4 mars 2010 au Ministère du Travail.

La rencontre a duré une heure trente, dans une ambiance ouverte et animée.

Le conseiller connaissait SOS Papa. Il lui a été remis un dossier de présentation du Ges. Le conseiller a affirmé avoir consulté le site.

Les représentants ont alterné les prises de parole face à un conseiller intéressé, qui testait les arguments misandres habituels qu’il entend dans son poste face aux arguments avancés par les deux associations.

Nous avons protesté contre le sexisme de la mission consacrée à la  » précarité chez les femmes  » et celui de la loi sur la  » violences contre les femmes « .

Concernant le premier point, nous avons rappelé, chiffres à l’appui (études Insee et du Ministère du Travail)

– que les hommes sont autant touchés que les femmes par la précarité, comme en témoignent le pourcentage de 80% d’hommes chez les SDF, ainsi que les études précitées ;

– que les hommes aussi possèdent des vulnérabilités spécifiques : nous avons cité le cas des hommes battus, discriminés trois fois (battus, sans secours de structures spécifiques d’aide, et précaires mais moins dignes de soins que les femmes) et la fragilité psychique et relationnelle des hommes à la suite des séparations et divorces, qui expliquent par exemple la dérive de certains SDF ou certains suicides.

– la situation des pères a fait l’objet de développements particuliers et de la remise de témoignages par SOS Papa.

Concernant le second point, nous avons rappelé la symétrie souvent ignorée des violences conjugales, avons remis le dossier réalisé par le Ges, et présenté une étude anglosaxonne transversale, le conseiller étant très preneur de ce genre de données qui semblent nouvelles pour lui.

Nous avons demandé la désexuation des démarches incriminées concernant la précarité ou les violences, ou bien leur équilibrage par des démarches équivalentes pour l’autre sexe (masculin).

Sans évoquer d’action en réponse, le conseiller nous a dit qu’il transmettrait nos doléances à Madame Morano. Il nous a encouragé à continuer de  » faire notre boulot « , c’est-à-dire d’aller voir les députés.

Les associations envisagent maintenant un courrier de remerciement au conseiller et un courrier de protestation contre la loi sexiste  » contre la violence contre les femmes « .